L'avortement...

Sujet difficile entre tous auquel il ne faut pas beaucoup pour déclencher des passions et enflammer la discussion!

Mais que dire lorsque c'est une jeune fille de 16 ans qui se retrouve aux prises avec cette "patate chaude" pour employer une expression courante?

J'en vois déjà, hautains et puritains, ces gens de bonne famille pour qui la perfection n'a d'égal que le schéma familial idéal dans lequel ils ont vécu toute leur enfance et dont ils ont reproduit le moule à la perfection...  sans trop se poser de question...  Coudonc, ça marche après tout vous diront-ils?

Chez eux, c'est un peu comme le paradis sur terre
Personne ne se chicane ni ne fait preuve de négativisme.
Ils n'ont pas de surcharge pondérale et
bénéficient d'une santé à mettre au chômage
le plus acharné des médecins.
Leurs enfants les consultent régulièrement
avant de commettre...  des bonnes actions!
Au mieux, ils n'ont pas à se préoccuper d'eux, ils ont les gènes
de l'intelligence, de la raison, de la beauté et de la perfection
et ce, dès leur première bouffée d'air, le cordon encore attaché...
Le Paradis, j'vous dis!...  Mais non, mais non...  ce n'est qu'une parodie de l'idéal humain!

Mais qu'en est-il de cette jeune fille, amoureuse de la vie...  et encore plus de son copain.  N'avait-elle pas cru que ce serait l'amour d'une vie?   16 ans...  quand on considère que la puberté chez une jeune fille arrive bien tôt pour sa compréhension...  entre 9 et 15 ans en moyenne pour ceux qui l'ignoraient!  Et déjà aux prises avec un problème de femme aussi régulier que les pages d'un calendrier...  Et les regards qui changent dans les yeux de ceux qui, il n'y a pas si longtemps, n'étaient en fait que des compagnons de jeux...  d'enfants.  Et déjà, si tôt et tout aussi maladroitement, les hormones s'expriment en une danse frénésique à peine contrôlable... 

Et la voilà enceinte aujourd'hui!  Non pas parce que c'est de SA faute, la nature a bien voulu la doter du pouvoir de la reproduction...  encore faut-il être deux dans ce cas précis...  Voulait-elle tomber enceinte?  Sûrement pas sinon, pourquoi aurait-elle été paniquée de d'apprendre qu'elle l'était...  

On m'annonce qu'elle s'est confiée à une personne extrafamiliale...  Un drame?  Si on considère la manière assez spéciale de penser d'une majorité d'ados et la réaction tout aussi désordonnée de certains parents devant un problème aussi grave selon plusieurs...  Il y a de fortes chance que la petite a plutôt choisit de s'ouvrir à une presonne neutre et de confiance.  

Que doit-elle faire, comment y parvenir, qu'est-ce que ses parents vont dire, comment vont-ils réagir surtout?

Le jugement, le rejet, l'abandon...  autant de craintes, fondées ou non mettant en lumière toute la confusion régnant  chez ce groupe d'êge!   Et encore, je connais presqu'autant d'adultes qui carburent à ces émotions négatives!...

Et combien de fois ais-je entendu de la bouche même de ces jeunes gens:  Mon père...  ma mère, va me tuer si il/elle apprend ça!...  EVIDEMMENT que ça n'arrivera pas!   Mais ils s'expriment ainsi et c'est comme ça depuis des lustres...   Nous n'en avons qu'occulté la forme au profit d'une attitude plus invitante envers nous-même...

Il y a finalement deux héroïnes et un dénouement heureux à cette histoire... 
La première, cette jeune fille aux prises avec un problème dépassant sa propre expérience de vie, a eu la grande sagesse de choisir une presonne de confiance dans son entourage qu'elle croyait capable de lui prêter une oreille attentive et lui prodiguer réconfort et soutien. 
La deuxième et non la moindre,  grande dame d'une sagesse infinie, a su faire en sorte que la petite fasse des choix éclairés en fonction de son problème actuel.  Une aidante naturelle comme il est rare de nos jours de rencontrer à l'ère du rapide et parfois dangereux...  Une femme de coeur qui a non seulement guidé la petite mais aussi contribué à ressouder encore plus forts les liens qui unissaient déjà cette famille.  Chacun y a vu sa part de responsabilité personnelle et je parie fort que leur quotidien sera dorénavant de bien meilleure qualité.
Alors qu'importe les blâmes à distribuer, les fautes à quiconque, l'absence de jugement pour un accompagnement encourageant une saine évolution me prouve encore une fois à travers ce drame que la leçon vaut toujours mieux que la flagellation!...  Pour celui qui y met du sien!

                                                                                                                                                                                                         adra 080816